C’est des jours où nous voudrions ne rien savoir, rentrer dans sa coquille, s’isoler. Des drames des
atrocités c’est le lot de nos existences fragiles. Nous avons tous connu les
maladies, les accidents de proches et de familiers.
Hier matin le téléphone sonne, plus de surprise le nom s’affiche
ce qui permet de situé l’interlocuteur dans son quotidien et ses sensibilités,
pour éviter les gaffes c’est toujours ça.
Un ancien collègue tunisien (devait partir en retraite mais
qui du fait de sa maladie une tumeur au cerveau ôtée l’an dernier lui confère
un statut en longue maladie) me parle. Sa voix je la connais mais à cet instant
je la sens chargée de détresse.
Il est à l’hôpital, je lui demande si il est à Sainte-Anne
lieu de sa précédente hospitalisation, « non ailleurs, c’est pour autre
chose » me répond-t-il. Victime d’un accident causé par un véhicule en
marche arrière alors que lui était assis sur un banc.
Je lui demande s’il a eu quelque chose cassé, « non
ils m’ont coupé le pied ». Stupéfait je lui demande à quel endroit il se
trouve, il me précise le lieu, la chambre, l’étage. C’est le pansement me
dit-il je raccroche rapidement je dis à dimanche.
Perturbé j’appelle au boulot pour savoir si les collègues
étaient informés de cet accident. Oui me répond Jean un collègue et commence à
m’expliquer sommairement le déroulé de ce drame.
Après l’accident qui a eu lieu en Tunisie c’est à trois reprises qu’il a été examiné par
les toubibs, compétents avec les moyens nécessaires, je ne sais pas. Il en est
ressorti amputé puis direction la France en vol sanitaire organisé par une
compagnie d’assistance.
Aurait-il sauvé son pied si la décision de rentrer plus
rapidement avait été prise ?
Demain c’est un homme époux père de trois grands enfants
dont un atteint d’un handicap mental que
je m’apprête à voir, une phrase a retenu mon attention lors de notre
conversation téléphonique. Il n’est pas pratiquant sauf pour le jeun, le « c’est
dieu qui l’a voulu » m’a surpris.
Pour évoquer ce dieu, car depuis quinze ans je crois bien
que c’est la première fois qu’il l’utilise, ses espoirs doivent être remisés
bien au fond de son esprit. Du réconfort je ne saurais en apporter, ce sera
juste une présence furtive.
5 commentaires:
si ta visite lui fera du bien
déjà tu as répondu à son appel *
et c'est beaucoup
"* "est venu tout seul
pas volontaire
Dur, très dur.
H./S.
Beaucoup d'émotion dans ce texte mon Bourdon... Je compatis.
BIZzzzzzzzzzz...
c'est lors d'un mariage qu'un de ses neveux à fauché quatre personnes. Dans ce groupe mon collègue le plus gravement touché. Hier j'ai vu que ce n'était pas son pied comme il me l'avait indiqué mais à mi-hauteur de son fémur.Sa femme et son fils m'ont reconnu,elle m'a dit son souhait et c'était évident de le voir quitter cette clinique, certes près de chez eux pour une structure plus adaptée.
Leur fille,cadre dans un grande société d"assurance, s'occupe de la montagne de démarches et constitue le dossier.J'éspère qu'il soit le plus rapidement"autonome" pour retourner la voir faire du surf sur la cote basque.
Merci à vous pour vos commentaires.
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