mercredi 7 janvier 2015
« Dans une chambre du Palais Cardinal que nous connaissons déjà, près d'une table à coins de vermeil, chargée de papiers et de livres, un homme était assis la tête appuyée dans ses deux mains. Derrière lui était une vaste cheminée, rouge de feu, et dont les tisons enflammés s'écroulaient sur de larges chenets dorés. La lueur de ce foyer éclairait par derrière le vêtement magnifique de ce rêveur que la lumière d'un candélabre chargé de bougies éclairait par devant. À voir cette simarre rouge et ces riches dentelles, à voir ce front pâle et courbé sur la méditation, à voir la solitude de ce cabinet, le silence des antichambres, le pas mesuré des gardes sur le palier, on eût pu croire que l'ombre du cardinal de Richelieu était encore dans sa chambre. Hélas ! C’était bien en effet seulement l'ombre du grand homme. La France affaiblie, l'autorité du roi méconnue, les grands redevenus forts et turbulents, l'ennemi rentré en deçà des frontières, tout témoignant que Richelieu n'était plus là. Mais ce qui montrait encore mieux que tout cela que la simarre rouge n'étaient point celle du vieux cardinal, c'était cet isolement qui semblait, comme nous l'avons dit, plutôt celui d'un fantôme que celui d'un vivant ; c'était ces corridors vides de courtisans, ces cours pleines de gardes ; c'était le sentiment railleur qui montait de la rue et qui pénétrait à travers les vitres de cette chambre ébranlée par le souffle de toute une ville liguée contre le ministre ; c'étaient enfin des bruits lointains. »
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2 commentaires:
Ce grand homme, quoi qu'on en dise, aurait peut-être été utile en ce moment. Un fin tacticien à notre service ?
Bonne année !
Merci Mr Choule commence bien cette année et monte en puissance jusqu'à la fin de celle-ci (et ainsi de suite).
Bzzz...
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